Nettoyer les sanitaires
- Miguel Fernández
- 12 juin
- 4 min de lecture
Les services d'eau et d'assainissement doivent être et peuvent être autonomes, notamment pour éviter de surcharger le secteur de la santé, car ils relèvent de la médecine préventive.
Le tarif doit couvrir les coûts d'investissement, d'exploitation, de maintenance, de formation, d'expansion, de gestion, le temps et les risques inhérents à toute activité.
L'assainissement est un monopole naturel et un marché à faible élasticité-prix. Les consommateurs ne peuvent pas modifier significativement leurs besoins quotidiens en eau de manière durable.
En tant que monopole, la présence permanente de l'État, régulatrice et supervisant, est considérée comme une évidence. Cependant, la fourniture du service par l'État lui-même, tant au fil du temps que dans de nombreux endroits, s'est avérée inefficace et insuffisante pour atteindre des niveaux de service même raisonnables, loin de réaliser l'universalisation tant souhaitée des services d'assainissement. Cet échec est sans doute dû à la question de savoir qui, dans ces cas, supervise l'État.
Cet article vise à passer en revue l'historique de la structure tarifaire actuelle, basée sur des taux progressifs, une sorte de « graduation progressive » des subventions croisées internes. Ce modèle a été systématiquement et mystérieusement adopté comme le modèle de tarification définitif du secteur.
La création de ce modèle tarifaire, en vigueur au Brésil, a eu lieu vers 1973, sous le gouvernement Médicis, alors sous le ministre Delfim Neto. Ce dernier a décidé de contenir l'inflation en gelant les prix des services publics, dont l'assainissement à Rio. À cette époque, l'inflation brésilienne était mesurée à Rio, mais elle était valable pour l'ensemble du pays.
La CEDAG et l'ESAG (Compagnie des eaux et de l'assainissement de Guanabara), toutes deux fortement endettées auprès de la Banque mondiale (BM) et de la Banque interaméricaine de développement (BID) pour le système de Guandú et l'intercepteur et émissaire océaniques, ont réagi à la situation en créant un « tarif de base », gelé, comme le souhaitait Brasilia, mais en ajoutant des « échelons progressifs » pour rééquilibrer financièrement la collecte, générant une sorte de subvention croisée interne.
À l'époque, on a avancé pour justifier cette affirmation qu'il s'agirait d'une forme de redistribution des revenus, puisque ceux qui consommaient le plus d'eau étaient les plus riches. Ce faux récit persiste encore aujourd'hui. Les données du recensement indiquent généralement que les ménages les plus pauvres sont plus densément peuplés et ont tendance à compter plus d'habitants.
En d'autres termes, la répression économique aurait pour effet de réduire la consommation, ce qui aurait conduit la population à se doucher moins souvent, à aller aux toilettes moins souvent, à boire moins d'eau, etc. C'est même cruel, car c'est tellement injuste envers les plus démunis ! Mais ce fut une agréable surprise pour les prêteurs.
En pratique, ce nouveau modèle tarifaire a rendu les augmentations difficiles à percevoir et a entraîné une hausse significative des recettes. Par conséquent, les banques ont commencé à accepter leurs prêts facilement et à soutenir avec enthousiasme ce système, le diffusant dans le monde entier.
Au début, les « étapes » étaient plus modestes. Aujourd'hui, elles ne le sont plus. Le même mètre cube (m³) d'eau facturé à Rio varie de plus de sept fois selon le bénéficiaire ! Puisque les m³ d'eaux usées dépendent des m³ d'eau, le problème devient plus aigu. Par exemple, en août 2023, une consommation de 30 m³/mois (4 personnes/ménage à 250 litres par habitant et par jour) entraîne une facture de ± 540 réaux. Pour 6 personnes (45 m³/mois), elle s'élèverait à 1 040 réaux. Une augmentation de 50 % de la consommation (de 4 à 6 personnes) représente une augmentation de près de 100 % de la facture et de la valeur du même m³, au même endroit, ce qui ne semble raisonnable à personne. À la SABESP, à la COPASA-MG, dans tous les États et dans de nombreux pays, la situation est pratiquement la même.
Aujourd'hui, les tarifs sont difficiles à comprendre, à gérer et à contrôler. En l'absence de lois à respecter (ni au sens juridique ni au sens scientifique), chacun finit par faire comme bon lui semble. Si la justice sociale était recherchée par la tarification de l'eau et de l'assainissement, il serait préférable de facturer la demande installée, en intégrant la spéculation immobilière aux payeurs, c'est-à-dire les terrains vacants et les logements (à condition que des canalisations soient disponibles en façade). Ou de prendre en compte des aspects actuellement négligés et qui contribueraient à l'économie du système, comme la distance de transport (proximité de la source d'eau), etc.
Il est temps de reconnaître que ces injustices créent un environnement hostile pour les opérateurs/concessionnaires (qu'ils soient publics ou privés), générant des situations génératrices de dépenses inutiles qui se traduisent par des coûts et des demandes d'augmentation des tarifs.
Les besoins sociaux ne doivent et ne peuvent être ignorés. Il convient de noter qu'il existe un « tarif social », d'un montant d'environ 50 réaux par mois, à condition que la consommation mensuelle soit inférieure à 15 m³ (c'est ce que suggère une explication confuse disponible sur les sites web des concessionnaires), subventionné par les tarifs habituels.
À qui est attribué le tarif social ? Qui le paie ? L'auteur de cet article estime que les subventions destinées aux personnes incapables de payer devraient être prises en charge par des programmes tels que les « bons eau », même s'il s'agit d'une subvention interne ou liée à d'autres infrastructures.
Il estime également que la transition de la structure actuelle vers une structure plus rationnelle doit être étudiée et mise en œuvre avec prudence et de manière progressive afin de ne pas créer de déséquilibres financiers ni de la rendre vulnérable au sabotage par des intérêts potentiellement opposés.
Miguel Fernández y Fernández, Ingénieur et chroniqueur
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Rio de Janeiro, publicado no Jornal O Dia em 04 de outubro de 2023, pág 11.
publicado na revista Engenharia, edição 657 de out2023, págs 58,59 e 60



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